Le Canon de 155 L modèle 1918 Schneider était un canon d'artillerie français lourd, construit seulement à la fin de la Première Guerre mondiale et utilisé principalement pendant la Seconde Guerre mondiale.
Lorsqu'en 1915, la guerre de mouvement sur le front occidental fut transformée en guerre de position, il devint évident que les canons français utilisés n'avaient ni la portée suffisante ni la puissance de pénétration nécessaire pour détruire les positions allemandes fortifiées.
Bien que le nouveau Canon de 155 L modèle 1877/14 Schneider fut introduit en 1916, la direction militaire française continua à exiger un canon lourd à très haute portée.
La société Schneider commença alors à développer le Mle 1877/1914 en se concentrant sur l'augmentation de la gamme. Le canon du canon a été conservé, mais le boîtier et le mécanisme de recul du Schneider Canon de 155 C modèle 1917 ont été enlevés. De plus, le sens de la culasse a été tourné vers la droite et un contrepoids a été placé de l'autre côté pour maintenir le canon plus stable.
En avril 1918, le prototype pouvait être présenté à l'armée française et utilisé dès le mois de mai. Au total, 120 canons furent commandés, mais à la fin de la guerre, seulement 4 avaient été achevés et amenés au front.
Après la Première Guerre mondiale, la production des canons commandés s'est poursuivie. En 1920, les derniers canons furent finalement livrés.
Après quelques années de service, certains canons sont amenés dans les forteresses françaises ou entreposés dans des dépôts. Avec le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, ils furent réactivés et utilisés contre la Wehrmacht allemande lorsqu'ils envahirent la France en 1940. Après la reddition, la Wehrmacht a capturé certaines de ces armes et les a utilisées pour le Mur de l'Atlantique ou pour la défense côtière.
Feuille de caractéristiques:
Désignation: | Canon de 155 L modèle 1918 Schneider |
Pays de fabrication: | France |
Année de lancement: | 1918 |
Nombre: | 120 pièces |
Calibres: | 155 mm |
Longueur de tube: | 4 mètres |
Assortiment: | Maximum 13.600 mètres |
Pondération: | 5,53 tonnes |
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Dans les premières semaines de la guerre la presse parla abondamment de l'utilisation par les Allemands d'une pièce d'artillerie fantastique - un obusier d'un calibre de 42 cm - capable de détruire n'importe quelle fortification. Cet énorme obusier, les ouvriers de l'usine d'Essen qui l'avaient fabriqué, le baptisèrent Bertha en hommage à leur patronne Bertha Krupp. Mais bientôt Bertha se tut car elle était inadaptée à la nouvelle forme de guerre, la guerre de tranchées. Cependant son nom s'était, en quelque sorte, gravé durablement dans les mémoires françaises. Et, lorsque à la fin de 1915, de gros obus vinrent meurtrir Compiègne et Villers-Cotterêts, les populations de ces villes, attribuèrent ces tirs à Bertha. Or, ce n'était pas Bertha qui tirait, c'était Max, le long Max (Lange Max). Bien abrité loin derrière la ligne de front et pouvant propulser son obus à 20 km au-delà de celle-ci, Max n'était en rien comparable à l'obusier dont la portée était inférieure à dix kilomètres. D'autres Max furent installés par la suite dont celui de Chuignes en 1918 . Et puis il y eut aussi, bien sûr, le canon qui tirait sur Paris (Pariser kanone); et, pour les Parisiens, un canon capable de tirer à une telle distance ne pouvait être qu'une Bertha, même une Grosse Bertha ! que les caricaturistes représentèrent sous l'aspect d'une femme nécessairement grosse et moche puisqu'elle était boche. La plupart des Français ignorèrent toujours que ces canons puissants étaient des canons de marine adaptés à une utilisation terrestre. Comment imaginer des canons de marine à cent kilomètres ou plus des côtes, au milieu de terres à blé et à betterave ? On continua de les appeler Bertha et un siècle plus tard le nom demeure toujours vivace. Même les Australiens se mirent à nommer ainsi les gros canons qu'ils avaient capturés, distinguant cependant Big Bertha et Little Bertha. La lecture de cet ouvrage ne fera certainement pas disparaître le nom impropre de Bertha, trop bien ancré dans la mémoire collective, au profit de Lange Max ou de Pariser kanone mais - c'est le souhait de l'auteur - apportera un peu de lumière sur l'histoire de ces canons extraordinaires et fabuleux qui furent véritablement des canons de légende.
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